L’artefact

L’artefact

© Musée canadien des civilisations, VI-I-51, Photo Marie-Louise Deruaz, IMG2010-0112-0008-Dm


« Une nasse adaptée aux affluents, utilisée surtout dans de petites rivières tributaires de la rivière principale – en l’occurrence la Peel – mais parfois utilisée aussi dans de petits remous de la rivière principale. Fabriquée habituellement en deux tailles, l’une longue d’environ trois pieds [90 cm], pour le hareng, et l’autre de cinq pieds [1,5 m], pour le corégone et l’omble. On l’utilise avec une clôture (barrage), dans laquelle on l’installe.

La nasse est installée deux fois par an, au début de l’été, pour la migration principale, et à la fin de l’été, pour prendre les jeunes poissons après le frai. Les poissons du début de l’été sont ouverts et séchés au soleil ou à la fumée. En règle générale, les poissons de la fin de l’été sont jetés dans des fosses d’une profondeur de cinq à six pieds [de 1,5 à 1,8 m] que l’on creuse dans le pergélisol et dans lesquelles on fait un sol. Les fosses sont couvertes de branches d’épinette par la suite. On laisse les poissons des fosses pourrir partiellement. Les fosses sont couvertes de billots lourds pour empêcher les chiens et d’autres animaux d’accéder à leur contenu. Les poissons des fosses sont de la nourriture pour chiens. Avant le contact, ce genre de poisson était probablement rarement utilisé, car les chiens étaient peu nombreux. Cependant, dans la région de la rivière Peel, l’utilisation de nasses a coïncidé avec la mise en fosse de poissons, et ce, pendant un demi-siècle peut-être. »

— Richard Slobodin, 1963–1964


« Le chef du camp de pêche jouait un rôle d’une importance exécutive considérable dans la construction et l’entretien des nasses. Il y avait rarement plus de deux barrages dans un camp de pêche. Le chef du camp dirigeait leur construction chaque été. Il devait s’assurer que l’on guettait de près et avec vigilance l’arrivée de bancs de poissons qui remontaient la rivière et, à la fin de l’été, l’arrivée des premières glaces flottantes d’amont. Un informateur d’un certain âge a dit que, dans son enfance, il a été réveillé par les cris du chef du camp de pêche. Le chef appelait tout le monde au travail, pour démonter le barrage le plus vite possible afin d’en empêcher la destruction par les glaces ».

— Richard Slobodin, 1962

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